Le 20 novembre 2013 l’inscription de l’aciérie pour la période 1917-1992 est enfin parue au Journal Officiel. La nouvelle a été accueillie avec joie et émotion par les salariés. 10 années d’une lutte tenace ont contraint Aubert et Duval à mettre enfin un genou à terre. Le combat continue.

Le 23 novembre, trois cents personnes assistaient à une réunion d’information. «  Enfin ! Mais que ce fut long   !  », titrait le tract de la CGT. Il résumait bien le sentiment général : «  Faire inscrire une des entreprises les plus puissantes de France n’est pas rien, même si nous n’avons pas encore la date de fin d’exposition souhaitée (...) Personne n’est au-dessus des lois, y compris Aubert et Duval, aussi puissant soit-il. La vérité éclate toujours, le droit d’empoisonner impunément n’est pas tolérable. »

Ce samedi-là, la salle est pleine. La joie se lit sur les visages. Certains ont les larmes aux yeux. Des collègues, licenciés en 2003, sont venus. Ils sont toujours en galère. L’inscription leur redonne de l’espoir. Josette Roudaire et le Caper sont là. La Carsat aussi. Des politiques ont été invités.
Georges Renoux, le secrétaire du syndicat CGT, rappelle le long combat contre une direction jusqu’auboutiste et des avocats retors, la résistance des gouvernements successifs, la mauvaise foi de la Diteccte, et cette belle victoire. 170 personnes auront la possibilité de partir avant la fin de l’année et une cinquantaine en 2014.

Le maire des Ancizes intervient, très ému.
Le débat s’ouvre. Toutes sortes de questions sont posées dans la salle. Une personne de la CARSAT donne des précisions sur les conditions de versement de l’allocation.
Après le pot de l’amitié, on célèbrera l’événement jusque tard dans la nuit.

Face à une situation qu’elle n’avait ni voulue ni prévue, la direction réagit par des pressions et des mensonges. Dans La Montagne, le directeur du site fait de la dissuasion : «  Ce n‘est pas un départ en retraite, mais une démission. Les personnes qui partiront devront abandonner certains droits sociaux comme la mutuelle, la prévoyance, le logement pour ceux qui étaient logés par l’entreprise, etc. »
Il oublie de dire qu’elles touchent la prime de retraite non imposable et que tous ceux qui partent normalement en retraite perdent, eux aussi, ces droits sociaux.
La Montagne annonce 80 embauches en CDI et 50 autres « à l’étude ». avec un titre élogieux : «  Aubert et Duval recrute aux Ancizes  ». Mais le directeur annonce déjà que «  tous les départs ne seront pas remplacés. Nous subirons une baisse des effectifs. » « Dégraissage » en vue...
Une page vient de se tourner mais la lutte continue.
Dans l’immédiat il faut constituer les dossiers et étudier des situations individuelles.

Au premier semestre 2014, le Conseil d’Etat statuera pour la période de 1993 à 2005. Le Directeur fait pression sur les juges en brandissant la menace d’une catastrophe industrielle.
Une plainte pénale a été déposée contre Aubert et Duval, déjà maintes fois condamné pour faute inexcusable de l’employeur. L’instruction s’éternise.
La route est longue, mais les salariés d’Aubert et Duval ne baisseront pas les bras. C’est une question de Justice.

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Article paru dans le bulletin de l’Andeva n°44 (janvier 2014)