LE MINISTRE DE LA SANTÉ ANNONCE UN « PLAN NATIONAL AMIANTE »
Une conférence nationale sur l’amiante s’est tenue du 22 au 24 novembre à Venise sous l’égide des ministères italiens de la Santé, du Travail et de l’Environnement.
Des spécialistes de la santé, de la prévention et du droit, des représentants des institutions et des victimes y ont participé.
A l’ordre du jour : recherche clinique et fondamentale, épidémiologie et Santé publique, dépollution et méthodes d’inertage des déchets.
Renato Balduzzi, ministre de la Santé, a annoncé un « Plan amiante » début 2013. Bruno Pesce, nous donne le point de vue de l’Afeva sur cette importante échéance.
« Notre association fait des propositions sur la recherche médicale, l’épidémiologie et l’éradication de l’amiante. »
Que penses-tu du « Plan national d’action Amiante » annoncé par le ministre de la Santé ?
Ce plan devrait être discuté avec les associations et les syndicats et adopté avant les prochaines élections. La démarche est intéressante. Il faudra voir point par point quelles seront les avancées.
Quelles sont les appréciations et les propositions de l’Afeva ?
Le ministre a défendu l’idée d’une coordination des recherches au niveau européen sur les maladies dues à l’amiante. Il a aussi souhaité une mise en réseau des régions les plus touchées par l’amiante et les centres médicaux experts sur l’amiante comme l’hôpital de Casale, afin d’impulser des synergies.
Cela devrait donner un nouvel élan à la recherche clinique et à la recherche fondamentale.
Quels objectifs pour les études épidémiologiques ?
L’Afeva estime qu’elles devraient porter sur l’ensemble des maladies et des décès dus à l’amiante : non seulement le mésothéliome, le cancer poumon et l’asbestose, mais aussi le cancer des ovaires et celui du larynx dont le lien avec l’amiante est maintenant validé.
Comment avancer vers une éradication totale de l’amiante ?
La mesure la plus importante serait une défiscalisation totale ou partielle pour les particuliers qui enlèvent des matériaux tels que des toitures en amiante-ciment, au niveau national, régional et local.
Le gouvernement n’a pas encore donné de réponse claire à cette demande.
Nous savons que la situation économique n’est pas favorable, mais c’est pour nous très important.
Nous demandons aussi un recensement général des bâtiments contenant de l’amiante.
« En Italie, la gestion des déchets est souvent aux mains des spéculateurs et de la mafia »
« Il y a des millions de tonnes de matériaux contenant de l’amiante, explique Bruno Pesce.
Il faut poursuivre les recherches sur la transformation des déchets d’amiante en matériau inertes, en pesant les avantages et les inconvénients de chaque technique, avec le double souci d’abaisser les coûts et de préserver l’environnement.
Aujourd’hui l’Italie est dans une situation absolument aberrante : 70 % de ses déchets sont envoyés en Allemagne.
C’est une honte.
Dans notre pays, la gestion des déchets est souvent aux mains des spéculateurs et de la mafia.
Des décharges privées ont déjà été mises sous séquestre par des magistrats.
Il ne faut pas laisser ce secteur au privé. Il faut ouvrir des décharges publiques, comme cela a été fait à Casale dont la décharge couvre 48 communes. Cela doit faire partie d’un plan national amiante. Le rôle des pouvoirs publics est fondamental. Mais il faut aussi articuler des mesures nationales et des mesures régionales et locales. »