900 morts ont été recensés à ce jour parmi les ouvriers de quatre usines italiennes et la population voisine .
2900 plaintes ont été déposées contre Eternit par des victimes professionnelles et environnementales.
Les responsables du groupe au plus haut niveau sont mis en examen. Ils encourent des peines de prison.
Des actions des victimes de l’amiante à l’échelle européenne sont à l’ordre du jour.
Les enjeux du procès
Le procès qui s’ouvre à Turin est une première en Europe. Cette action judiciaire est à bien des égards exemplaire.
Par son ampleur : 2900 plaintes, 220.000 pages de dossier, 5 années d’instruction…
Par la mise en examen des dirigeants du groupe Eternit au plus haut niveau et l’importance des peines encourues.
Par la ténacité de l’association de défense des victimes de Casale Monferrato, qui a milité pendant plus de vingt ans pour que ce procès voie le jour.
Les enjeux de cette affaire dépassent les frontières de l’Italie. Elle a d’emblée une portée internationale.
Présente dans 72 pays, la multinationale Eternit a contaminé des salariés de toute la planète.
Depuis des années, mois après mois, les salariés des usines françaises d’Eternit enterrent leurs morts, la rage au cœur : à Thiant, à Albi, à Caronte, à Triel, à Rennes...
L’action des associations et des syndicats a fait condamner des chefs d’établissements pour faute inexcusable. Des poursuites pénales sont engagées contre eux. Mais les dirigeants de la multinationale, eux, étaient jusqu’ici restés à l’abri.
Ils devront, dans les mois qui viennent, rendre enfin des comptes à la Justice.
Les enjeux de ce procès nous concernent tous. Victimes de l’amiante de tous les pays, unissons-nous !
Article paru dans le Bulletin de l'Andeva n°25 (Janvier 2008)