Entre 5 à 8 logements sur 10 contiennent encore aujourd’hui de l’amiante !

Telles sont les estimations de l’Union sociale de l’habitat (USH), qui regroupe 760 organismes HLM. 4,2 millions de logements concernés  ! La facture sera salée. Une bombe à retardement prévisible. Les pouvoirs publics sont confrontés à un problème majeur de Santé publique.

De l’amiante, on en trouve partout dans les HLM ! Dans les dalles de sol, la colle, les joints les cloisons, les enduits intérieurs et extérieurs, les plaques de façade, les vide-ordures, les parkings, les locaux techniques...
Hier, on nous vantait le faible coût de ces matériaux sans piper mot de leurs effets cancérogènes. Aujourd’hui, l’USH estime que pour une opération de démolition le coût du désamiantage varie entre 2000 et 20 000 euros par logement.

L’insuffisance des repérages pose des problèmes lors des travaux de rénovation de logements ou de démolition. La valeur limite d’exposition devrait être divisée par 10 en juillet 2015.Dans ce contexte, des bailleurs sociaux sont tentés pour des motifs financiers de prendre des raccourcis.
Certains négligent la sécurité. D’autres retardent des travaux ou disent qu’ils préféreront murer des logements que les démolir. La vigilance des associations de locataires et des associations de victimes s’impose, vis-à-vis des DTA de complaisance.

Face à un tel problème de santé publique, l’Etat doit assumer ses responsabilités en contrôlant de près la planification et l’organisation des travaux, mais aussi en appliquant le principe pollueur-payeur. Il faut que les industriels de l’amiante, qui sont les premiers responsables de cette situation dangereuse soient mis à contribution.


HLM JOLIOT CURIE (Nanterre Ville)
« Nous irons en Justice pour les contraindre à respecter leurs obligations »

« Avec les bailleurs la question de l’amiante a toujours été conflictuelle depuis 1997, dit Pierre Bernardini, bénévole de l’amicale des locataires CNL et de l’Addeva 93. «  On est passé du déni total («  Il n’y en n’a pas  !  ») au déni partiel (« Il y en a un peu, mais ce n’est pas dangereux  !  »).  »
L’article 1755 du code civil dit que les travaux remédiant à la vétusté des logements sont à la charge du bailleur. Le décret 2002-120 du 30 janvier 2002 sur les caractéristiques du logement décent impose que «  la nature et l’état de conservation et d’entretien des matériaux de construction, des canalisations et des revêtements du logement ne présentent pas de risques manifestes pour la santé et la sécurité physique des locataires  ».

La vétusté des dalles en vinyle amiante nécessite de les remplacer. Or les bailleurs ne se décident à faire des travaux que lorsque le logement est libre. En attendant, les locataires sont exposés.
Il existe pourtant des solutions techniques transitoires d’encapsulage fiables qui permettraient d’éviter de les mettre en danger.
« Il y a eu des travaux où la sécurité n’a pas été respectée, dit Pierre. Les sociétés intervenantes n’étaient pas agréées. Nous avons alerté l’inspection du travail qui a stoppé le chantier. »

Un autre exemple : «  L’immeuble Poitou, dans la Cité des provinces françaises a été détruit, sans que le Dossier Technique amiante (DTA) ait été transmis à l’inspecteur du travail. C’est une mise en danger de la vie d’autrui. Nous n’hésiterons pas à aller en Justice pour contraindre les bailleurs à respecter leurs obligations. »


DALLES AMIANTEES
Décapage = Danger

Dans certains immeubles, les dalles de sol sont en Dalami. Comme le dit bien leur nom («  dalle - amiante  ») elles sont composées de fibres d’amiante incorporées dans du vinyle.
Le décapage de ces dalles en utilisant des machines à disque abrasif rotatif peut être dangereux pour le personnel qui assure l’entretien des sols et pour ceux qui habitent ou travaillent à proximité.
On peut avoir 160 fibres d’amiante par litre d’air si cette opération est faite à sec.
L’INRS met donc en garde contre les dangers de ce type d’opération dans une brochure qui est téléchargeable sur son site Internet : « Situations de travail exposant à l’amiante  » (ED 6005).


Article paru dans le bulletin de l’Andeva n°44 (janvier 2014)