ATELIERS SNCF (Saintes)

Cheminots en danger

 

Pour désamianter les voitures de transport de voyageurs, on grenaille les parois afin de retirer un mastic à base d’amiante. Après cette opération il ne devrait plus subsister d’amiante. Pourtant, à plusieurs reprises ; une poussière blanche provenant d’un enduit à base de talc a été découverte sous les caisses. Les voitures ont dû repartir au nettoyage.

Les mesures faites par AEF (filiale de la SNCF) ont confirmé la réalité du danger que la direction avait voulu nier. Tous les travaux ont alors été arrêtés. Les voies ont été aspirées par des aspirateurs à très haute efficacité particulaire (il y en a un par atelier). Or l’un d’eux s’est mis à souffler plutôt que d’aspirer ! Aucun dispositif de sécurité n’empêche ces aspirateurs triphasés de tourner dans le mauvais sens. Cela s’était déjà produit, mais la direction s’était bien gardée d’en faire état.

Les agents ont quitté les bâtiments. Les élus CHSCT en ont fait interdire l’accès en déposant un droit d’alerte. Le travail ne reprendra qu’après décontamination, si les prochaines analyses confirment l’absence de danger.

Un agent qui avait travaillé en voie spécialisée de désamiantage pendant plusieurs années avait pourtant alerté à maintes reprises la direction. Il n’a pas été entendu et a même été sanctionné par 5 jours de mise à pied ! La présence de fibres d’amiante dans les prélèvements lui donne raison. Le syndicat SUD-Rail demande que la direction retire cette sanction, qu’il contestera devant les juridictions compétentes si elle persiste .

Face à cette situation, la réaction de la direction est édifiante : considérant que le désamiantage c’est « 2% de charge et 98% d’emmerdes » ; elle parle maintenant d’externaliser le danger en confiant les travaux de désamiantage à une entreprise privée.


Articles tirés du Bulletin N°41 (janvier 2013]