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Vingt-trois assistantes sociales de Villepinte, de Sevran et du Tremblay ont assisté à une réunion de formation et d'échanges sur les maladies professionnelles animée par l'Addeva 93.

Madame Mercedes Gines, responsable du secteur santé de la mairie de Villepinte, a introduit la réunion.

Alain Bobbio, président de l'Addeva 93, a d'abord abordé deux thèmes :

- Qu'apporte à une victime ou aux ayants droit d'une victime décédée  la déclaration d'une maladie professionnelle, une action en faute inexcusable de l'employeur devant le tribunal des affaires de la Sécurité sociale, le dépôt d'un dossier au Fiva ?

- La sous-déclaration des maladies professionnelles et des accidents du travail : ses causes, ses conséquences. L'importance de la sous-déclaration des cancers professionnels, y compris du mésothéliome qui est pourtant une maladie a déclaration obligatoire auprès des autorités sanitaires, spécifique de la l'amiante.

Jean-Paul Mercier, vice président de l'Addeva 93, atteint d'un cancer bronchopulmonaire dû à l'amiante, a expliqué quelles étaient les conditions de travail chez Placoplâtre à Vaujours et comment il avait inhalé des poussières d'amiante. Il a expliqué pourquoi il avait engagé et gagné une action en justice pour faire reconnaître la faute inexcusable de l'employeur.

Henri Boumandil, secrétaire de l'association, atteint de plaques pleurales et d'asbestose, deux maladies liées à l'amiante a d'abord souligné l'importance de l'accueil humain et chaleureux que l'association peut donner à des personnes en grande souffrance suite à l'annonce d'une maladie ou d'un deuil. Il a ensuite raconté l'incroyable parcours du combattant qu'il a mené pour faire reconnaître ces maladies et obtenir la "faute inexcusable de l'employeur".

Alain Bobbio a  montré comment lire un tableau de maladies professionnelles et expliqué quels sont les documents de base pour constituer un dossier complet : certificat médical initial, déclaration, compte rendu d'examen, lien causal entre maladie et décès. Il  a ensuite évoqué les moments essentiels dans le traitement d'un dossier avec un repérage des difficultés possibles et des pièges à éviter.

23 assistantes sociales ont assisté à cette demi-journée de formation et d'échanges. Chacune a reçu un dossier avec les diaporamas projetés durant cette formation, le "Guide amiante" de l'Addeva 93, des données sur les expositions par activité, par métiers, par entreprise et par situation de travail.

La formation a été appréciée par les participantes. Le dépouillement du questionnaire qu'elles ont rempli montre qu'une grande majorité d'entre elles ne connaissait aucune personne ayant déclaré une maladie professionnelle, engagé une action en faute inexcusable ou déposé un dossier au Fiva. Elles n'avaient donc pas eu jusqu'ici l'occasion de renseigner des personnes concernées sur leurs droit, de les aider à constituer un dossier d'indemnisation ni de les orienter avec une association.

Cette formation nourrira sans doute une réflexion sur leur pratique professionnelle. Les assistants sociaux sont en effet professionnellement en contact avec des populations âgées et/ou vivant seules chez qui la sous-déclaration des maladies professionnelles est un phénomène massif. Dans ce domaine, ils pourraient être des vigies efficaces et donner de bons conseils.

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