François Desriaux, président de l’Andeva a écrit le 9 avril 2007 au professeur Patrick HERVÉ, directeur de l’Établissement français du Sang. Nous publions ici cette lettre restée à ce jour sans réponse.

Monsieur,

Plusieurs associations locales ont alerté l’Andeva, sur des cas de refus de dons du sang pour des victimes de l’amiante.
Ces refus ont été très mal vécus par des personnes qui tenaient à faire un acte de solidarité en donnant leur sang. En l’absence d’explications convaincantes, elles se sont posées beaucoup de question sur le bien fondé d’une telle décision, et ont ressenti l’interdiction de donner leur sang comme une forme d’exclusion sociale.
Lors de notre dernier conseil d’administration de notre association, cette question a été mise à l’ordre du jour et notre association nationale a décidé de s’adresser à vous.
Après la catastrophe sanitaire du sang contaminé, nous comprenons parfaitement la nécessité de prendre des précautions draconiennes afin d’éviter tout risque de contamination des receveurs. Mais, il nous semble également légitime que les victimes de l’amiante que nous représentons aient droit à une information complète et argumentée sur les critères d’acceptation et de refus.
C’est pourquoi nous souhaiterions avoir des réponses précises aux questions suivantes :
- Les refus de don du sang opposés à des victimes de l’amiante sont-ils la conséquence de décisions locales suivant des critères qui peuvent varier d’une région à l’autre ?
- Existe-t-il sur cette question une position nationale de l’Etablissement français du sang ?
- Si la position de l’EFS est de refuser le don du sang aux victimes de l’amiante, quelles en sont les raisons médicales précises (santé du donneur ? risques de contamination des receveurs) ?
- Sur quelles données scientifiques cette décision s’appuie-t-elle ?
- Ce refus vaut-il pour l’ensemble des maladies de l’amiante (fibroses et cancers) ?
- Ce refus vaut-il pour les personnes exposées non malades (personnes bénéficiant de l’allocation de cessation anticipée d’activité des travailleurs de l’amiante) ?

Après examen de votre réponse, notre association décidera s’il y a lieu ou non de porter publiquement ce débat.

Pour l’Andeva
Le Président
François DESRIAUX


Article paru dans le Bulletin de l’Andeva N°24 (septembre 2007)