Il y a environ un million d’Antillais en métropole. Beaucoup retournent en Martinique à la retraite ou grâce à une mutation.
Ils travaillent dans la fonction publique, à la poste, à l’assistance publique, dans la police nationale, les prisons, l’éducation nationale. C’est là qu’un certain nombre d’entre eux ont été contaminés.
En Martinique aussi, des salariés ont été exposés à l’amiante.
C’est le cas à la centrale thermique EDF par exemple, qui est encore en activité.
C’est le cas dans la réparation navale. Le Chantier Delattre Levivier, à Fort-de-France, est inscrit sur la liste ouvrant droit à la cessation anticipée des travailleurs de l’amiante pour une période qui va de 1970 jusqu’à nos jours. L’amiante est interdit en Martinique comme en métropole, mais dans ce chantier arrivent encore des bateaux venant de pays où l’amiante n’est pas interdit.
Les salariés de la poste martiniquaise ont, eux aussi, été exposés à l’amiante. Certains bâtiments en contenaient. Ils ont été décontaminés depuis l’interdiction en 1997.
Il y a eu aussi une contamination environnementale dans la partie la plus pauvre de la population.
Dans les années 1960-1970, on a construit des cases de fortune en utilisant du fibrociment. C’était un matériau très bon marché. Les gens ne savaient pas qu’il était dangereux.
Depuis 1997, beaucoup de ces cases ont été détruites. Mais il y a encore des familles qui logent dans ces habitations dangereuses. Ignorantes du danger, elles coupent, scient, percent ce matériau cancérogène. Elles l’écrasent pour faire des gravats et paver des allées.
C’est pour répondre aux besoins des Antillais exposés à l’amiante en Martinique ou en métropole que l’AMDEVA, l’association martiniquaise de défense des victimes de l’amiante, a été créée. Elle a tenu son assemblée générale constitutive en juillet à Fort-de-France.
Sa création a été minutieusement préparée pendant de longs mois par une équipe solide et motivée. L’Andeva leur souhaite bonne chance et fera tout pour les aider.


Article paru dans le Bulletin de l’Andeva N°24 (septembre 2007)