Depuis le jugement du conseil d’État du 15 février 2006 qui a ouvert la voie au retour du Clemenceau, désormais amarré en rade de Brest, le ministère de la Défense a changé son fusil d’épaule et engagé une concertation avec les associations qui avaient demandé que le désamiantage du Clemenceau ne se fasse pas en Inde, dans des conditions déplorables pour la santé des travailleurs indiens.

Contrairement à ce qui s’était passé avant le départ du Clemenceau, les associations1 ont donc pu donner leur avis sur les étapes suivantes et il
en a, jusqu’à présent, été en grande partie, tenu compte. Le ministère de la défense affiche dorénavant l’objectif que le désamiantage du Clemenceau soit exemplaire et reconnaît que pour cela, il faut confier les travaux à des entreprises expérimentées.

La première étape depuis le retour du Clemenceau, a consisté dans la mise en place d’une expertise qui devait évaluer s’il restait des produits toxiques à bord. Nous avons obtenu que cette expertise se fasse, pour ce qui concerne l’amiante, selon les règles en vigueur pour les immeubles bâtis, le repérage le plus rigoureux possible devant faciliter les opérations ultérieures de dépollution.

Les résultats de l’expertise amiante nous ont été communiqués en décembre 2006. Cette étude a été faite minutieusement et elle a révélé au ministère de la défense, qu’il restait plus d’amiante à bord que ce qu’il prétendait, ce qui ne nous a pas surpris.

En fait, on a retrouvé à bord du Clemenceau, toutes les formes d’amiante possibles. Ainsi ont été recensés 17,4 km de tuyauterie avec calorifugeage amianté, 2,8 km de gaines de ventilation amiantées, 2 380 m² d’amiante projeté, 3 920 m² de matelas amiantés, 7 120 m² de dalles de sol amiantées ainsi que 4 000 m² peinture amiantée.

L’étape suivante est extrêmement importante puisqu’il s’agit de choisir les entreprises qui vont réaliser les travaux de désamiantage.

Nous avons demandé et obtenu que dans l’appel à candidatures, qui est nécessairement européen, compte-tenu du montant des travaux, il soit précisé que le désamiantage devait être fait selon les règles en vigueur en France.

Le choix des entreprises retenues après l’appel d’offres devrait intervenir au dernier trimestre 2007 et les travaux commencer début 2008.
Il nous faudra, bien sûr, rester extrêmement vigilant lors des étapes suivantes, sur le respect des engagements du ministère de la défense.


1 Andeva, Comité Anti-Amiante Jussieu, Greenpeace et Robin des bois - cette dernière association ayant soutenu le désamiantage en Inde


Article paru dans le Bulletin de l’Andeva N°22 (avril 2007)