Lydie Jablonski est présidente de l’Adevartois à Hénin Beaumont. Créée en 2014, l’association prend en charge l’amiante et toutes les maladies professionnelles. Elle a 215 adhérents. Malgré les difficultés dues à la pandémie, les victimes ont toujours été défendues.

 Comment vous êtes-vous  organisés pendant le confinement ?

Nous n’avons pas de local ou de bureau pour mettre tous les dossiers, explique Lydie C’est pourquoi ils sont tous chez moi. C’est ce qui m’a permis de travailler pendant le confinement. Les gens ont continué à nous joindre par téléphone. En cas de besoin, ils allaient jusqu’à mon domicile, mettre des papiers dans la boîte aux lettres. Mais il n’y avait pas de rendez-vous.

Pour la salle de permanence, c’est une salle des fêtes. Pour le moment, nous n’y avons toujours pas accès car les gestes barrières ne pourraient pas être respectés (sens de circulation, distances, etc..)  

J’ai fait plusieurs fois des envois groupés de SMS à tous nos adhérents pour garder le contact.

Nous avons aussi notre site Internet où ils peuvent trouver des infos et des galeries de photos des activités de l’association (adevartois.fr)

Nous avons maintenu les échéances de notre calendrier judiciaire. J’ai utilisé la Poste par Internet pour la saisine des tribunaux, de la commission de recours amiable (CRA) ou de la commission médicale de recours amiable (CMRA).

Nous avons tenu une permanence médicale par visioconférence avec l’association Ramazzini durant trois demi-journées.

Finalement, pendant le confinement nous avons réussi à continuer nos activités presque comme avant. Nous avons même fait de nouveaux adhérents pendant cette période.

Comment les victimes de l’amiante ont-elles vécu cette période ?

Pour beaucoup cela a été difficile. Deux de nos adhérents sont décédés pendant la période de confinement.

Le gouvernement a commencé à lever le confinement. Qu’est-ce que cela va changer pour votre association ?

A ce jour, la salle des fêtes n’a pas encore réouvert. Je recommence à recevoir quelques personnes à la maison, tout en prenant beaucoup de précautions. Je leur demande de venir avec un masque.

L’association a acheté des masques, des visières et du gel hydroalcoolique.

Les tribunaux vont rouvrir. La première audience à la cour d’appel de Douai aura lieu le 4 juin. Au tribunal juridictionnel d’Arras, ce sera le 15 et le 18 juin.

Des gens nous appellent pour nous dire qu’ils viennent de recevoir un délibéré du comité régional de reconnaissance des maladies professionnelles (CRRMP). Mais certaines auditions ont été renvoyées à octobre avec expertise au tribunal.


Article paru dans le Bulletin de l’Andeva n°63 (juin 2020)