Le Géant américain de la distribution en ligne se croyait au-dessus des lois. Les juges lui ont rappelé qu’il avait des obligations de sécurité. Après l’échec d’un chantage à la fermeture, il a dû conclure un accord avec les syndicats pour rouvrir ses dépôts.

Nanterre 14 avril 2020

Saisi par l’Union syndicale Solidaires, le tribunal judiciaire sanctionne des manquements à la sécurité de la société Amazon France Logistique par une ordonnance de référé lui ordonnant d’évaluer les risques professionnels liés au coronavirus sur tous ses entrepôts, en concertation avec les syndicats.

En attendant, il devra restreindre son activité à la réception, la préparation et l’expédition de produits alimentaires, d’hygiène et médicaux. Une mise en demeure assortie d’une astreinte d’un million d’euros par jour de retard et par infraction constatée !

Le lendemain Amazon  fait appel puis annonce la fermeture pour une durée indéterminée de ses six centres qui emploient plus de 10 000 personnes en France.

Versailles 24 avril 2020

Cinq organisations se portent en intervention volontaire : la CGT transports, la CFDT, le CSE d’Amazon Montélimar, FO transports et le CSE central d’Amazon France Logistique.

Le 24 avril, la Cour d’appel de Versailles confirme l’ordonnance rendue dix jours plus tôt par le tribunal judiciaire : évaluation des risques, concertation avec les représentants du personnel, mesures de prévention spécifiques.

La cour d’appel lui donne 48 heures pour restreindre ses activités aux seules opérations de réception de marchandises, de préparation et d’expédition d’articles relevant d’une liste limitative de domaines.

Passé ce délai, une astreinte de 100 000 euros sera prononcée pour chaque préparation, réception ou expédition d’un produit non autorisé.

Contrainte de négocier, la direction d’Amazon se résoudra à signer avec les syndicats CFDT, CGT, FO et SUD un accord précisant les conditions de reprise progressive de l’activité de ses six entrepôts à partir du 19 mai.

Grand profiteur de la pandémie avec l’explosion des ventes par Internet, le PDG d’Amazon, Jeff Bezos, pourrait devenir le premier triliardaire de la planète, avec une fortune dépassant les mille milliards de dollars ! Une fortune bâtie sur la précarisation et la surexploitation de ses salariés.


Article paru dans le Bulletin de l’Andeva n°63 (juin 2020)