CHATEAUDUN

69 anciens de Latty indemnisés

De 1965 à 1999, Latty International à Brou (Eure et Loir) a fabriqué des isolants à base d’amiante (bagues, tresses et joints) pour l’industrie automobile et la pétrochimie.

Le conseil de prud’hommes de Châteaudun (Eure-et-Loir) a accordé le 30 janvier 2015 au titre du préjudice d’anxiété 15 000 euros de dommages et intérêts à chacun des 69 requérants.

Ex-responsable de l’Association française de l’amiante (AFA) et de l’Association internationale de l’amiante (AIA), Cyrill X. Latty connaissait bien la dangerosité du produit.

C’est donc en pleine conscience du danger qu’il a exposé ses salariés à ces fibres cancérogènes.  sans les informer ni les protéger.

On dénombre aujourd’hui dans cette usine une vingtaine de salariés décédés, sans compter les malades.


 

EVERITE (Descartes)

Anxiété reconnue, Saint-Gobain condamné

Le 19 mars, la cour d’appel d’Orléans a condamné Saint-Gobain à verser 12 000 euros à 21 ex-salariés au titre du préjudice d’anxiété.

Créée en 1964, l’usine Everite de Descartes a produit
de l’amiante-ciment jusqu’en 1997. Elle a eu jusqu’à 500 salariés pour une capacité de production de 20 000 tonnes par an.

On y compte à ce jour 22 décès et plusieurs dizaines de maladies professionnelles.

Le 19 mars, la Cour d’appel d’Orléans a condamné Saint-Gobain en accordant 12 000 euros pour chacun des 21 plaignants.

Gustave Brion est l’un d’eux. Responsable de l’amicale des anciens salariés d’Everite et adhérent de l’Adeva Centre, il est très satisfait.

La cour d’appel statuera le 2 avril sur des plaintes analogues déposées par 14 autres ex-salariés d’Everite.


 ARJO WILGINS et LARDET BABCOCK

Victoire aux prud’hommes pour 56 ex-salariés vosgiens

Cette entreprise est inscrite sur les listes pour la cessation anticipée d’activité.

Elle fabriquait des chaudières. «  Les chaudronniers manipulaient l’amiante en cordelettes, en tresses ou en plaques. Nous en avions plein les mains et plein nos bleus de travail », se souvient Bernard Aubry.

Les maçons fumistes étaient plus exposés encore que les chaudronniers. Pour fabriquer le béton réfractaire du foyer des chaudières, ils « déversaient la poudre d’amiante par terre avant de la mettre dans la bétonnière. Ils découpaient aussi les plaques d’amiante à la scie à ruban. »

Toutes ces opérations, réalisées sans protection, soulevaient des nuages de poussières d’amiante dans les ateliers. Certains ouvriers saignaient du nez quand ils se mouchaient...

A l’époque, personne ne connaissait le danger. La prise de conscience a été tardive. Après l’interdiction en 1997,  on n’a plus utilisé l’amiante, mais les locaux n’ont pas été dépollués.

Aujourd’hui, presque tous les maçons fumistes sont morts.

La faute inexcusable de l’employeur a été reconnue pour des salariés atteints de maladies liées à l’amiante aidés par l’Addeva 88.

En février dernier, c’est l’anxiété d’ex-salariés redoutant d’être atteints comme leurs collègues que les prud’hommes
d’Epinal ont indemnisée, avec des montants allant jusqu’à 18 000 euros. 


Alstom-AREVA (TSO)

De l’anxiété à la colère.

Le 17 février les dossiers de
58 ex- salariés de l’usine Alstom-Areva Transformateurs de Saint-Ouen ont été plaidés devant les prud’hommes de Bobigny pour le préjudice d’anxiété.

L’usine a fermé il y a 8 ans. Elle est inscrite sur les listes ouvrant droit à l’Acaata.

En 2013, quand ils avaient engagé cette procédure, 18 de leurs collègues avaient une maladie liée à l’amiante. Trois étaient décédés. Depuis, cette liste noire s’est allongée avec trois nouveaux décès par cancer reconnus, dont l’un des 58 plaignants (un autre décès est en cours d’instruction).

Une cinquantaine de personnes ont assisté à l’audience, à l’appel de l’association des anciens salariés de l’usine.

L’événement a été bien couvert par les medias qui ont passé des témoignages d’ex-salariés exprimant leur colère contre « les salauds qui savaient et n’ont rien dit » et disant la difficulté de vivre sous une épée de Damoclès.


VERALIA

24 salariés de Veralia (ex-Saint-Gobain emballage) de Chateaubernard ont réclamé l’indemnisation du préjudice d’anxiété devant le conseil des prud’hommes d’Angoulème en février.

Ils n’ont rien oublié. Ni l’usinage de pièces dans des plaques d’amiante. Ni les maladies et les décès des collègues de travail.

Ils ont le soutien du Collectif interprofessionnel pour la défense des victimes de l’amiante et du travail  (Cidvat).

Verdict le 29 mai.


Article paru dans le Bulletin de l’Andeva n°48 (avril 2015)