Deux cancers extra-thoraciques

Le 5 février 2009, la Cour d’Appel de Paris a reconnu le cancer du côlon d’un souffleur de verre de 78 ans. « Il utilisait des boules d’amiante qu’il mâchait pour colmater des orifices de verre en fusion, se souvient Marc Hindry. Il a d’abord eu des plaques pleurales, puis un cancer du côlon. Sur les conseils du Comité anti-amiante, il a fait une demande au Fiva, qui a refusé. La cour d’appel a reconnu le cancer avec une rente de 17 355 euros et
115 000 euros pour les préjudices moral, physique et d’agrément. »

La même année, la Cour d’appel de Paris a reconnu un cancer de l’estomac chez un autre souffleur de verre : «  Il avait fait ce métier pendant 43 ans. Durant 16 ans, il avait travaillé à Jussieu dans des locaux floqués et très empoussiérés. Il a eu d’abord des plaques pleurales, puis un cancer de l’estomac dont il est décédé à 58 ans.  La maladie professionnelle a été reconnue. Quand le Fiva s’est créé (après son décès), l’association a conseillé à son épouse et ses filles de faire une demande. Le fonds a indemnisé les plaques pleurales mais refusé le cancer. L’expert auprès de la Cour d’appel a considéré le lien entre l’amiante et ce cancer digestif - fréquent chez les souffleurs de verre - comme «  hautement probable ». Les ayants droit ont obtenu 117 000 euros au titre de l’action successorale, 60 000 euros pour le préjudice moral de la veuve et 20 000 pour chacune des filles.


Article paru dans le Bulletin de l’Andeva n°48 (avril 2015)