Quand les victimes calédoniennes auront-elles enfin les mêmes droits que celles de métropole ?

Depuis de longs mois des dossiers de victimes contaminées en Nouvelle Calédonie sont bloqués au Fiva dans l’attente d’une indemnisation. Cette île ayant le statut de POM (pays d’outre-Mer), les autorités de tutelle ont demandé l’avis du Conseil d’Etat pour savoir si ces dossiers étaient recevables. Il faut mettre fin à ce blocage.

Rappelons que le décret instituant le FIVA ¨précise que le Fonds doit indemniser « toutes les victimes contaminées sur le territoire de la République française ». Il serait absurde et inéquitable qu’une victime suédoise ou tunisienne contaminée en France puisse être indemnisée par le Fiva, et qu’une victime calédonienne qui vote aux élections françaises ne puisse pas l’être. Au-delà des finasseries juridiques sur la constitutionnalité de l’indemnisation, se pose une question de conscience : la vie d’une victime calédonienne a-t-elle le même prix que celle d’une victime métropolitaine ? Qui pourrait accepter que dans cette île où la fréquence des mésothéliomes est dix fois supérieure à celle de métropole, on puisse mourir de l’amiante sans toucher un sou ?

L’Andeva et l’Adeva NC ont saisi le directeur du Fiva et la mission amiante de l’Assemblée. Dans une lettre à Xavier Bertrand et Philippe Bas, François Desriaux et André Fabre demandent au gouvernement de prendre ses responsabilités, afin que les victimes puissent être rapidement indemnisées.



Articles parus dans le Bullatin de l’Andeva N°21 (novembre 2006)