Lors de la première marche des veuves le 15 décembre dernier, une délégation de l’Ardeva et de l’Andeva a été reçue par le procureur de la République de Dunkerque, M. Joubert.

Elle lui a fait part de l’indignation des victimes face la décision de non-lieu. Elle a dénoncé une instruction incomplète, ignorant des pans entiers de responsabilité. Elle a réclamé que des informations judiciaires soient ouvertes systématiquement par le parquet, vu l’ampleur et de la gravité de la catastrophe de l’amiante.

Le procureur a évoqué le manque de moyens du tribunal de Dunkerque – et des magistrats instructeurs en général - qui rend difficile l’instruction d’une affaire aussi complexe. Il a assuré qu’il comprenait le désarroi des victimes face à une décision de non lieu peu compréhensible pour elles. Il s’est engagé à étudier chaque nouvelle plainte, indépendamment de la décision de décembre 2003, à ouvrir des informations judiciaires et à solliciter sa hiérarchie pour une transmission du dossier au pôle judiciaire de santé publique (1), dès lors que la plainte évoquera des responsabilités nationales.

Les représentants de l’Ardeva et de l’Andeva ont qualifié cette entrevue « très positive », estimant qu’il fallait « prendre le parquet de Dunkerque au mot ». « Nous déposerons une plainte simple, sans constitution de partie civile ; nous attendons du procureur qu’il ouvre spontanément une information judiciaire », ont-ils déclaré.


(1) Le pôle de santé publique est un pôle judiciaire spécialisé, qui a notamment en charge les affaires de Jussieu et du CMMP pour l’amiante, ainsi que celles du sang contaminé et de la maladie de Creuzfeld-Jacob.


Article paru dans le Bulletin de l’Andeva N°15 (février 2005)