La conférence d’Ottawa sur le thème " L’amiante canadien : une préoccupation mondiale " a été organisée par le réseau international Ban Asbestos. Elle s’est déroulée dans une salle du parlement de la capitale fédérale canadienne du 12 au 13 septembre 2003. Annie Thébaud-Mony, membre du conseil d’administration de l’Andeva et de Ban Asbestos, a participé à cette conférence. Elle raconte.

"C’est un véritable et symbolique acte de courage, souligne Annie. Une famille, dont le père est très malade, est venue témoigner à la conférence d’Ottawa contre l’avis de son entourage.

Elle habite Thetfordmine, une cité minière québécoise où, jusqu’ici, la population soutenait la question de l’emploi face aux ravages de l’amiante. "

" Le premier résultat concret et spectaculaire de cette conférence, c’est la constitution et la première réunion, vendredi 5 décembre, de la première association des victimes de l’amiante du Québec (Avaq). "

Rejet, méfiance et agressivité

C’est aussi la première fois qu’un pays occidental, grand producteur d’amiante (longtemps premier, le Canada est passé troisième producteur derrière la Chine et la Russie) accueille une telle conférence. Et encore la première fois que les victimes québécoises s’expriment.

"La réunion de Ban Asbestos à Ottawa, raconte Annie Thébaud-Mony, a été sollicitée par une association de victimes canadiennes, avec le soutien d’un parlementaire de l’Ontario et d’associations luttant sur les questions d’environnement. Pour le gouvernement canadien, cependant, et plus particulièrement pour le gouvernement du Québec, l’amiante représente une industrie aussi stratégique que le nucléaire en France "


Articles parus dans le bulletin de l’ANDEVA N°12 (janvier 2004)