Nous publions ici un résumé et des extraits d’un document envoyé par l’Andeva aux intervenants de ce symposium et mis à la disposition des participants.

Le diagnostic du mésothéliome

Le mésothéliome est difficile à diagnostiquer. La différenciation entre ce cancer primitif de la plèvre et des métastases pleurales d’un autre cancer primitif (le plus souvent broncho-pulmonaire) n’est pas toujours évidente.

La comparaison de statistiques françaises et australiennes montre qu’il y a en France une sous-estimation du nombre de mésothéliomes. On constate « une forte tendance à trancher négativement dès lors qu’il y a un doute. » Il y a eu certaines améliorations, mais l’expérience quotidienne de l’Andeva le montre : il y a encore une certaine méconnaissance des difficultés du diagnostic anatomopathologique du mésothéliome et des données essentielles au repérage et à la déclaration de cette maladie.

Cette méconnaissance subsiste dans une large partie du corps médical, y compris chez des spécialistes.

Les expositions professionnelles des salariés sont encore trop rarement documentées. L’apparition possible de certaines pathologies (tumeurs de la plèvre, plaques pleurales) après des expositions à faibles doses est souvent méconnue. Les effets de contaminations domestiques ou environnementales trop souvent ignorés.

« Un certain nombre de pratiques médicales très mal vécues par les malades conduisent à écarter indûment un diagnostic de mésothéliome. »

Incidence du mésothéliome en France

Pour évaluer le nombre de mésothéliomes, on se réfère à deux notions distinctes : l’incidence, (nombre de maladies), et la mortalité (nombre de décès).

« Dans un article récent consacré à l’évolution de l’incidence et de la mortalité par cancer en France entre 1980 et 2000, on relève au titre de l’incidence des mésothéliomes 487 cas et 871 cas respectivement pour les années 1990 et 2000, alors que les chiffres donnés pour la mortalité sont pour les mêmes années de 825 cas et 1157 cas ! » (L. Remontet et al, Revue d’epidémiologie et de santé publique, 51, 3-30, 2003). Ainsi le nombre de décès serait très supérieur au nombre de maladies, ce qui ne semble pas logique.

Une comparaison entre des études menées en France (Iwatsubo) et en Italie (Delendi) révèle une double sous-estimation.

« Si les certificat de décès sous estiment le nombre de décès attribuables à un mésothéliome, les enquêtes d’incidence de la maladie sous-estiment encore plus gravement le nombre de personnes atteintes, »

Cette sous-estimation a notamment pour origine des erreurs de diagnostic (en particulier chez les personnes les plus âgées), et une absence d’exhaustivité des registres des mésothéliomes.

Questions sur les thérapeutiques

- Le traitement par immunothérapie locale, après un diagnostic très précoce a été pratiqué. Il semble aujourd’hui pratiquement abandonné. Pourquelles raisons ? Quel est le bilan des résultats obtenus ?
- N’ y a-t-il pas une évolution vers des traitements beaucoup plus lourds ? Avec quels résultats ?
- Le talcage de la plèvre ne comporte-t-il pas des dangers. Ne faudrait-il pas abandonner cette pratique ?
- Des recommandations de consensus sur ces questions ne pourraient-elles être diffusées ?


Articles parus dans le bulletin de l’ANDEVA N°12 (janvier 2004)