Il est inadmissible que le « Fonds de garantie des victimes des actes de terrorisme et autres infractions » se fasse représenter aux audiences par un avocat qui insulte les victimes.

« Le mercredi 28 février, au TGI de Lorient, maître Sylvie Topaloff, traitait en CIVI le dossier de mon mari, André Parc, décédé d’un cancer de l’amiante », explique Marie-Claude. « J’étais accompagnée d’un de mes fils. L’avocat du fonds d’indemnisation des victimes d’infraction, maître Gosselin, m’a profondément blessée dans ma chair. « Vous êtes venue, Madame, chercher des sous ! ». Première phrase de sa plaidoirie. Sans un regard. Aucune excuse de son retard d’une heure ; pas un « bonjour », pas un « au revoir ».

Si elle a engagé cette procédure c’est - avant toute autre considération - pour faire reconnaître que l’État et la DCN sont coupables de faits ayant entraîné la mort de son époux.

Des scènes du même type, révoltantes, se sont déroulées lors du procès de M. Ayoul, devant la Cour d’Appel de Rennes, alors que celui-ci, gravement atteint par l’asbestose ne pouvait trouver la force de répondre. Mise en cause du tabac et de la parole des multiples experts qui ont examiné Monsieur Ayoul.

Pour maître Gosselin, les victimes sont des coupables, et il ne vient aux audiences que pour dresser un réquisitoire contre elles. Il serait pour le moins nécessaire que le Fonds de Garantie, géré par l’État, créé pour aider les victimes, s’explique sur ce renversement des objectifs. Car on ne peut croire que la Présidence et le Conseil d’administration du Fonds ignorent les agissements de l’avocat qui les représente.



Article paru dans le bulletin de l’Andeva N°8 (avril 2001)