Ni la sécurité amiante, ni la sécurité incendie ne sont assurées à Jussieu. Le tribunal administratif a été saisi en référé.

Les travaux de désamiantage du campus traînent en longueur :
- 2,5 % du campus traité en quatre ans
- 7,5% de la surface en travaux.
Les usagers du campus sont contraints de vivre avec l’amiante. Il y a aujourd’hui 70 personnes en maladie professionnelle liée à l’amiante, et 10 de plus chaque année...

En matière de sécurité incendie, la tenue au feu est estimée à 10 minutes au lieu des 1 h 30 réglementaires, les installations électriques sont vétustes, etc.

Les conditions élémentaires de sécurité n’étant pas assurées, le Comité Anti-Amiante s’est d’abord adressé au préfet en juin 2000 pour demander que le campus soitfermé le temps d’une mise en sécurité élémentaire et que la programmation des travaux soit accélérée. En vain. Il a alors saisi le tribunal administratif dans le cadre d’un référé administratif, procédure d’urgence rendue possible avec la loi entrée envigueur le 1er janvier 2001.

Le tribunal administratif n’a pas pris le risque de fermer un campus qui accueille des dizaines de milliers d’étudiants. Le 29 janvier, il a rejeté notre demande. Mais il a confirmé le bien fondé de notre
argumentation : les normes de sécurité sur l’amiante, la tenue au feu des bâtiments, l’alarme, l’évacuation ne sont pas respectées ; des mesures plus sévères doivent être édictées.

Le tribunal n’a fondé son rejet que sur le fait que nous demandions la fermeture de la totalité du campus alors que certains bâtiments - tels des préfabriqués récents - respectent les normes de sécurité. Cela laisse ouverte la possibilité de demander la fermeture des seuls bâtiments de Jussieu qui cumulent les risques amiante et incendie ( les 2/3 du campus).

La demande de fermeture a suscité des réactions du gouvernement, qui a promis l’installation en urgence d’un signal d’alarme, des premiers travaux de mise en sécurité incendie et de nouveaux locaux provisoires pour accélérer le chantier de désamiantage.

Le Comité anti-amiante se servira de tous les moyens à sa disposition pour que les engagements pris par l’État en 1996, de désamiantage et de mise en sécurité rapide soient honorés.

M-J Voisin


Trop vite à Chamonix, Pas assez à Jussieu

Le tunnel du Mont-Blanc a été remis en service sans que l’amiante qu’il contenait ait été totalement éliminé. Sa fermeture coûtait cher. Il fallait faire vite....

Désamianter Jussieu coûte cher. Il faut prendre son temps...

Frein à Jussieu, accélérateur à Chamonix : dans les deux cas l’argent passe avant la santé.


Article paru dans le bulletin de l’Andeva N°8
(avril 2001)