Isotherma est une entreprise connue sur le marché du désamiantage. Elle a fait de nombreux chantiers et sait parfaitement désamianter en respectant les règles de sécurité.

A Jussieu - où elle savait que tout dérapage serait dénoncé - elle a respecté les règles très strictes qui lui étaient imposées.

A Montreuil, où elle ne subissait pas le même contrôle, les ouvriers ont été exposés à des taux d’amiante inadmissibles, lors du déflocage d’un immeuble de bureaux.

C’était le 13 septembre dernier. Le chantier était dans la phase préalable au désamiantage. Les ouvriers devaient retirer les faux plafonds, avant de procéder au retrait de l’amiante projeté sur le plafond. Une phase délicate, qui peut engendrer un empoussièrement important. Ils auraient dû être équipés de masque à ventilation assistée. Ils ne reçurent que des masques jetables.

Les mesures d’empoussièrement furent sans ambiguïté : plus de 4000 fibres par litre d’air, c’est à dire plus de 40 fois la limite réglementaire ! A ce niveau là, les masques jetables n’offrent aucune protection.

Plusieurs ouvriers ont porté plainte pour " mise en danger d’autrui ". L’union locale CGT s’est portée partie civile.

La responsabilité du chef d’entreprise est accablante. Celle des pouvoirs publics aussi. Qu’ont-ils fait pour renforcer les contrôles de ces chantiers, que les inspecteurs du travail n’ont pas les moyens d’assurer ? Inutile de se voiler la face : sans un contrôle strict par des inspecteurs qualifiés et disponibles, les dérapages sont inévitables : des entreprises indélicates peuvent baisser leur prix en rognant sur la sécurité pour rafler les chantiers à celles qui respectent la sécurité.


Article paru dans le bulletin de l’Andeva N°8 (avril 2001)