1937 Création de l’usine de broyage et de défibrage d’amiante à 50 mètres de l’école : classée « insalubre et dangereuse », mais autorisée malgré la protestation de 102 riverains.
1938 Production de plusieurs centaines de tonnes d’amiante bleu pour les sous-marins de l’armée.
1940 Sur le site : une porcherie.
1945 Reprise de la production d’amiante et de mica.
1955 Poussières sur le voisinage. De multiples plaintes relayées par le Maire arrivent chez le préfet. 1956 La pollution continue. Nouvelles plaintes. L’inspection municipale d’hygiène signale que les enfants « respirent la poussière de cette usine ». Le contrôleur de la préfecture juge l’émission de poussières « insignifiante ».
1957 La pollution continue. Nouvelles plaintes. Nouvelles inspections.
1959 Nouvelles plaintes. Prélèvement et analyses par la préfecture qui conclut : « c’est dangereux, mais il y en a fort peu ». A la production d’amiante et de mica s’ajoutent celle du zircon (radio-actif)
1960 La production a lieu également la nuit. Le docteur Marty, adjoint au maire, souligne le danger d’asbestose. Nouvelle plainte du Maire au préfet.
1961 Nouvelles plaintes. Réunion mairie-préfecture. Sans résultats.
1962 Incendie le 6 juillet. Des pompiers sont hospitalisés, des bâtiments détruits. La production d’amiante continue. La poussière s’échappe par les bâtiments éventrés, colmatés par « des tôles disjointes ». Nouvelles plaintes.
1968 Nouveau système de traitement du minerai à la vapeur à très haute température. La pollution redouble.
1969-1970 Le maire se plaint au préfet : « poussière jusqu’à 160 mètres de la cheminée », « jets de vapeur ». La préfecture de police de Paris donne l’autorisation d’exploiter : « il n’y a ni gène ni danger », « actuellement le fonctionnement de cet atelier est acceptable ».
1971 Pétition des parents d’élèves contre la présence de poussières dans la cour de l’école : « les enfants toussent, pleurent, les gorges sont irritées ».
1972 Construction sans permis d’un silo de 250 tonnes de poudre. Plaintes. Le transfert dans une autre zone industrielle échoue (l’usine est jugée trop polluante).
1973 Nouvelle pétition de riverains. Visite de l’inspection du travail.
1974 Nouvelles plaintes.
1977 Installation d’un broyeur géant (50 tonnes/jour). Bruit assourdissant. Les vibrations fissurent le pavillon d’un riverain. Nouvelles pétitions.
1978 Le CMMP est condamné en justice à 1000 francs d’amende.
1986 Dans l’Annuaire professionnel de la chimie, le CMMP propose encore de l’amiante en poudre.
1989 Déclassement de l’usine qui ne produirait plus que du Zirkon.
1990-1991 Fermeture définitive de l’usine.
1991-2001 Friche industrielle non sécurisée.
Article paru dans le bulletin de l’Andeva N°8 (avril 2001)