« Allo ! Hélène ! »

Échos des permanences

Les permanences se déroulent toujours dans les mêmes conditions matérielles, c’est-à-dire un bureau de 10 m2, où le téléphone sonne en moyenne 15 fois par jour.

Ce sont parfois plus de 40 personnes qui prennent contact avec l’ANDEVA en fonction de l’actualité. Cela représente chaque semaine 15 nouveaux cas de cancers dus à l’amiante.

La teneur des appels qui nous parviennent a changé. Si au début ils concernaient pour la très grande majorité une demande d’aide sur un dossier particulier, il s’agit maintenant de fournir des renseignements concernant les mesures gouvernementales dont les médias se sont fait l’écho.

Il y a eu l’espoir de pouvoir partir en pré-retraite et il a fallu dans bien des cas expliquer que tout le monde n’était pas concerné.

Beaucoup expriment leur déception, en expliquant qu’ils ne comprennent pas pourquoi, usés par 40 ans de travail passés dans le bâtiment, avec des plaques pleurales, ils ne peuvent profiter de ce dispositif. Et ce n’est qu’un exemple !

Sur les dossiers de maladie professionnelle, la déception est là aussi très importante puisque ce sont toujours des délais de traitement de dossier SCANDALEUX : plus d’un an pour des cas de mésothéliome, deux ans ou plus pour des plaques pleurales, alors que l’exposition est évidente. Ce décalage entre les attentes, auxquelles avaient répondu en partie les annonces gouvernementales, et la réalité qui n’a pas changé est devenu insupportable.

Il faut signaler les immenses difficultés que peuvent avoir des familles pour récupérer le dossier médical. C’est encore trop souvent le cas pour ces personnes qui sont alors découragées de démarrer la moindre démarche. Le parcours du combattant est encore de rigueur pour les victimes de l’amiante.


article paru dans le Bulletin de l’Andeva N°5 (juin 1999)