Si la nécessité d’une association nationale s’est rapidement imposée, parallèlement, il est indispensable que se développent des associations locales, départementales ou régionales rattachées à l’Andeva. C’est ce réseau qui fera la richesse du mouvement de défense.

En éclaireurs, il y a eu les clermontois et leur CAPER AUVERGNE (Collectif Amiante, prévenir et réparer) autour des anciennes et des anciens d’Amisol et de Franconit (St Eloy les Mines).

Depuis, neuf autres associations ont vu le jour à St Nazaire, Cherbourg et Dunkerque (à partir des chantiers navals), à Thiant, Albi, Triel, Paray-le-Monial, Dammarie-les-Lys (à partir des usines Eternit et Everit) et Andancette (Everitube, Sud’Isol ex Dalamie).

D’autres associations existent déjà, déclarées ou non, pas encore liées à l’association nationale, mais ayant commencé à prendre contact avec elle, à Bassens et Caronte (Everit et Eternit), à Carmaux (Carbochimie), à Noyon (Abex Ferodo), aux chantiers navals du Midi et enfin à Condé sur Noireau, berceau de l’industrie de l’amiante-textile.

Le plus souvent, les asssociations naissent d’anciens travailleurs ou d’actifs des usines d’amiante-ciment et des chantiers navals. Les seules implantations d’usines travaillant l’amiante représentaient il y a 20 ans plus de 40 sites. Nous ne sommes donc que tout au début du groupement des victimes dans un véritable réseau national. Par ailleurs, d’autres foyers de victimes existent autour des anciens de certaines usines relevant de la chimie, de la métallurgie et de la sidérurgie.

 


Les objectifs des associations locales

Les objectifs généraux sont les mêmes que ceux de l’Andeva, sauf que la représentation des victimes se place au niveau local et non au niveau national.

L’un des premiers objectifs concert est la mise en place du suivi post-professionnel des personnes anciennement exposées. Ce suivi médical implique trois partenaires : l’association, les représentants de la Sécurité sociale (CRAM et CPAM) et un service médical de confiance. L’association non seulement se donne pour but de rassembler les anciens salariés exposés, mais elle représente leurs intérêts dans les discussions sur les convocations, le déroulement des examens, leur contenu, les déclarations en maladie professionnelle et les propositions des taux d’IPP.

Indépendamment de ce suivi, les associations locales doivent prendre en charge en partenariat avec l’Andeva et la Fnath, la défense des dossiers individuels des victimes (reconnaissance, taux d’IPP) ainsi que de leur dossier dans les actions pour faute inexcusable de l’employeur.

Par ailleurs, les associations locales ont un rôle important à jouer dans la promotion de la prévention. Conseil aux personnes exposées, aide à la mise en place du recensement de "l’amiante en place", du diagnostic des risques, des travaux d’assainissement correctement menés, du suivi des déchets, et... Le travail ne manque pas.

Pour mener ce travail, les associations ont intérêt à rechercher des sources de financement locales, auprès de diverses institutions locales. En général, pour leur lancement, les associations locales demandent la participation d’un ou deux membres du bureau de l’Andeva à une réunion publique, suivie le lendemain d’une permanence où peuvent être examinés les dossiers de quelques adhérents.

 


Les liens avec l’ANDEVA et avec la FNATH

Les associations locales ne dépendent pas formellement de l’Andeva. Elles ont leur autonomie. Il est nécessaire qu’elles collaborent étroitement avec le groupement départemental concerné de la Fnath.

Ceci étant, elles ont besoin de l’Andeva tout comme l’Andeva a besoin des cotisations du maximum de membres.

Les victimes sont vivement invitées à la double adhésion Fnath/Andeva, puisque les deux associations ont signé une convention de partenariat pour la défense juridique des personnes atteintes par une maladie due à l’amiante. Leur dossier est soumis à l’association nationale qui le transmet ensuite au service juridique fédéral de la Fnath à Saint Etienne. Celui-ci envoie ensuite le dossier et un avis sur la conduite à tenir au groupement départemental de la Fnath, groupement qui convoque alors l’adhérent pour engager les démarches juridiques nécessaires.

 


Dépasser les difficultés

On ne crée pas aisément un tel réseau, des difficultés existent. Il faut savoir dépasser les clivages politiques et syndicaux et les querelles de clocher. L’Andeva ne privilégie aucune alliance avec de tes mouvements. Et ce n’est pas toujours facile pour les anciens qui ont leur propre réseau local hérité souvent de leur vie militante. mais c’est vrai qu’il y a des victimes chez les ouvriers, quelle que soit leur affiliation syndicale, et aussi chez les contremaîtres et les ingénieurs. Chacun à sa place dans les associations locales, dans leur conseil d’administration, et leur bureau, et nous n’accepterons pas que l’on nous impose une quelconque étiquette politique, syndicale, mutualiste ou environnementale.


Article paru dans le Bulletin de l’Andeva N°2 (janvier 1997)