En octobre, le ministre de l’éducation nationale a annoncé un plan de désamiantage complet du campus de Jussieu. Les travaux se feront par tranches en utilisant 40 000 m2 de locaux tampons et dureront trois ans. L’enveloppe budgétaire est à la hauteur de la tâche : 1.2 milliards de francs pour défloquer les 200 000 m2 d’université fréquentés par quelques 50 000 personnes, tout en maintenant en activité l’université.

Ces décisions rompent avec 20 ans d’inaction des pouvoirs publics. Rappelons que le Comité Anti Amiante de Jussieu a déposé une plainte contre X en septembre 1996 pour "coups et blessures involontaires" et pour "abstention délictueuse" et qu’une information judiciaire, retenant ces deux chefs d’inculpation, a été ouverte en décembre.

L’obtention de ces engagements et la signature d’un contrat triennal représentent bien sûr une victoire pour la Comité Anti Amiante de Jussieu et les personnels atteint des maladies dues à l’amiante (27 cas répertoriés en novembre 1996). Cela représente aussi une décision historique en France : enfin on se préoccupe au plus haut niveau de résoudre le problème de santé publique posé par l’amiante dans les bâtiments. On décide aussi, dans le cas présent, de donner la priorité à la santé face aux intérêts immobiliers.

La décontamination des bâtiments est un aspect essentiel de la prévention des maladies dues à l’amiante. Rappelons que, si d’autres secteurs ont été dramatiquement exposés, le plus grand nombre de personnes exposées se trouvent parmi les professions du bâtiment. Le Comité Anti Amiante de Jussieu souhaite et mettra tout en oeuvre pour que le chantier de Jussieu soit un chantier exemplaire, tant sur le plan de l’efficacité de la décontamination que sur le plan de la sécurité des ouvriers réalisant les travaux.

Le désamiantage du campus de Jussieu sera donc très surveillé et devrait servir de laboratoire et de modèle pour les autres opérations de décontamination.


Article paru dans le Bulletin de l’Andeva N°2 (janvier 1997)