C’est une étude approfondie demandée à l’INSERM par le gouvernement en juillet 1995 sur les pathologies liées à l’amiante sur la base de toutes les recherches disponibles dans le monde.

Composé de 11 experts, le groupe d’expertise a en outre auditionné cinq personnes dont Henri Peyzerat, président de l’ALERT et membre du bureau de l’ANDEVA.
Le rapport rappelle qu’il n’a pas abordé la question des risques pour la santé liés à l’exposition aux matériaux de substitution des fibres d’amiante ni la question des possibilités techniques de remplacement de l’amiante par d’autres matériaux.
Le rapport de synthèse (70 pages) présenté lors d’une réunion du Conseil de Prévention des Risques Professionnels puis d’une conférence de presse le 2 juillet 1996, se compose de trois parties :

La première expose les propriétés de l’amiante, ses conditions de production et ses principales expositions, la mesure et les principales circonstances d’exposition (professionnelles, environnementales, etc).

La seconde décrit les principaux effets établis des expositions à l’amiante sur la santé humaine : asbestose, plaques pleurales, mésothéliomes et cancers broncho-pulmonaires.
Des données toxicologiques et épidémiologiques précises démontrent :
- l’augmentation rapide des mésothéliomes en France,
- que toutes les variétés d’amiante sont cancérogènes, y compris le chrysophile réputé "moins dangereux" mais dont la responsabilité est importante et incontestable pour les cancers broncho-pulmonaires.

Enfin, la troisième partie étudie les risques de cancers en fonction de certaines hypothèses d’exposition, même en cas de faibles exposition. Elle envisage diverses questions posées par la gestion des risques liés à l’amiante tels que :
- les dangers du "chrysotile",
- les valeurs limites d’exposition,
- l’opportunité du déflocage systématique

Pour conclure, le rapport émet des recommandations sur les études à mener sur la contamination des lieux, l’exposition des personnes, l’évolution des mésothéliomes et aussi sur le développement de recherches fondamentales sur les produits de substitution, sur les aspects politiques, économiques et sociaux de la maîtrise des risques.

Le rapport de synthèse conclut sur l’intérêt d’une politique concertée en matière de maîtrise des risques pour la santé liés à l’environnement en général et à l’environnement de travail en particulier.
Il confirme largement les affirmations de l’Andeva et des associations qui la composent quant au nombre de décès dus à l’amiante et l’état de connaissance du danger de cette fibre.


Article paru dans le Bulletin de l’Andeva N°1 (août 1996)