Le 25 juillet 1996, 60 ouvriers d’Eternit - Triel sont réunis dans une salle communale. Ils tiennent une assemblée générale car la fermeture de leur site a été annoncée immédiatement après l’annonce de l’interdiction de l’amiante !

Or, dans cette usine, on sait aussi faire du sans-amiante depuis 1991.

La présence de l’Andeva a été sollicitée et nous avons entendu à cette réunion plusieurs revendications :

- la retraite à 50 ans pour tous les travailleurs de l’amiante ;
- le reclassement de tous,
- une surveillance médicale : un scanner pour tous (sur un site voisin, pour 10 examens, 7 ont été positifs : plaques pleurales),
- une indemnisation à 100% en cas de chomage.

Des questions sont posées auxquelles l’Andeva apporte des éléments de réponses sur les produits de substitution, la toxicité des autres fibres. Ainsi que d’autres questions sur les possibilités de reconversion de l’usine.

Inquiets de la situation, non informés (par la médecine du travail - "oh, ça va" - comme par la médecine de ville "ce n’est rien") des maladies professionnelles dans leur usine, les salariés vont demander la tenue d’une réunion de CHSCT en septembre (celle de juillet a été annulée) avec plusieurs exigences :

- un bilan des mesures d’empoussièrement des dernières années,
- une attestation d’exposition pour tous,
- un scanner pour tous,
- une déclaration de toutes les maladies profesionnelles,
- la décontamination du site.

Après avoir pollué, risqué la santé des salariés et de la population, certains patrons voudraient-ils oublier leur responsabilités et disparaitre subrepticement ?


Article paru dans le bulletin de l’Andeva N°1 (août 1996)