« Bonne année et bonne santé ! » Jamais cette formule rituelle n’aura pris une telle actualité, à l’heure où le nombre quotidien de victimes de la quatrième vague de la Covid se chiffre par centaines de milliers. Du jour au lendemain, la vie de chacune et chacun de nous et de nos proches a été bouleversée par une pandémie qui dure depuis deux ans et dont on ne voit toujours pas la fin.
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La Covid a montré l’importance mais aussi la fragilité de notre système de santé que les politiques des gouvernements successifs ont conduit au bord du gouffre.
Les réductions d’effectifs et les fermetures de lits ont transformé le travail d’équipes médicales compétentes et dévouées en mission impossible, jusqu’à l’épuisement voire au burn out.
Des hôpitaux saturés ont dû déprogrammer des interventions chirurgicales et interrompre des essais cliniques, entraînant une perte de chance pour des « victimes par ricochet ».
Les discours et les promesses du « Ségur de la Santé » ont fait long feu. Il est temps, plus que temps, de réaliser que la santé n’est pas une marchandise et qu’à force de vouloir faire fonctionner l’hôpital comme une entreprise capitaliste, on sème la désorganisation, la démotivation et la révolte chez les soignants et les usagers de l’hôpital.
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La pandémie nous a aussi rappelé que les virus ne connaissent pas de frontières.
Comme une trainée de poudre, elle s’est répandue sur tous les continents, aggravant la fracture entre les pays les plus riches et les pays les plus pauvres de la planète.
En Afrique, seulement 7,8% de la population est vaccinée. Au Mali, au Niger, au Tchad, moins de 2 % de la population a reçu une première injection. « Aucun pays pauvre n’a encore introduit de programme de rappel », constate l’organisation mondiale de la Santé (OMS).
La question de la levée des brevets est posée. L’Afrique du Sud et l’Inde la réclament. Une centaine d’États ont rejoint la demande de ces deux pays. Mais l’Union européenne, sous la pression des lobbys pharmaceutiques, s’y oppose, préférant des envois de vaccins gratuits, au coup par coup, vers certains pays du Sud.
Une fois de plus on privilégie les profits des actionnaires sur la santé et la vie du genre humain.
Comment imaginer qu’on puisse venir à bout de la pandémie, en vaccinant les populations de l’hémisphère Nord sans vacciner celles de l’hémisphère Sud ? Cet égoïsme à courte vue risque d’alimenter l’émergence et la diffusion mondialisée de nouveaux variants, peut-être encore plus redoutables.
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Il est temps, plus que temps, de comprendre que nous sommes tous des citoyens du monde, collectivement responsables non seulement de l’avenir de l’espèce humaine mais aussi de celui de la planète qui constitue son cadre de vie.
La catastrophe sanitaire de l’amiante, dont nous avons fait et faisons chaque jour la douloureuse expérience, n’est pas seulement l’histoire d’une hécatombe de vies humaines ; c’est aussi celle d’une dissémination planétaire de fibres cancérogènes dans des millions de lieux de travail et de vie, héritage empoisonné légué aux générations futures.
Aux Antilles aussi, l’utilisation prolongée du chlordécone a provoqué d’immenses dégats humains et environnementaux : un tiers des surfaces agricoles, près de la moitié des ressources en eau douce polluées et 90% de la population adulte contaminée par ce redoutable pesticide vendu en pleine conscience de sa cancérogénicité (voir p.18-19), Résultat : un des taux les plus élevés du monde pour le cancer de la prostate que l’État français vient seulement de reconnaître en maladie professionnelle.
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Quel sera le coût humain et environnemental des honteuses reculades des pouvoirs publics sur le glyphosate et sur les néo-corticoïdes tueurs d’abeilles ?
Jacques FAUGERON
Alain BOBBIO
Article paru dans le bulletin de l’Andeva n°67 (janvier 2022)