Le 21 octobre dernier, s’est tenue l’Assemblée générale de l’association Avalé13 à Marseille.  Créée il y a deux ans par des professeurs du lycée Versailles à Marseille, cette association occupe une place particulière dans le réseau Andeva : C’est la seule association presque intégralement dédiée à la prévention en général et dans les écoles en particulier.

L’Avalé 13 travaille en étroi-te collaboration avec le collectif « Urgence Amiante Ecole » animé par Emmanuel Roy et Cyrille Verlingue. Ils se sont donnés pour mission conjointe de récupérer les DTA des établissements concernés et d’informer les enseignants.

Autre caractéristique, le collège Versailles est aujourd’hui le seul en France où les professeurs ont réussi à obtenir des attestations d’exposition.

L’assemblée générale était présentée par sa présidente Nathalie Laclau. Julie Andreu représentait le cabinet TTLA, Patrice Raveneau représentait l’Andeva et Houssine Rehabi était venu en voisin de l’Adevimap (Martigues).

C’est au collège Versailles que tout a commencé

Jeanne Robert, une enseignante, raconte l’histoire de cet établissement dont le chantier dure depuis plus de 15 ans. La question de l’amiante est arrivée sur le tapis par la volonté de reconstruire le collège.

Les professeurs souhaitaient avant tout que les travaux soient faits dans les normes mais leur opposition à des pratiques non réglementaires a été instrumentalisée et dénoncée comme un frein à la reconstruction de ce collège qui datait de 1968.

Des rapports bourrés d’inexactitudes

Ayant réussi à récupérer les documents liés aux travaux, ils ont découvert des rapports bourrés d’inexactitudes, des DTA (diagnostics techniques amiante) flous. Tout cela a ensuite été confirmé par Didier Faure qui les assistait dans ce combat.

Le cabinet d’avocat TTLA qui collabore avec l’Avalé 13 par le biais de son agence marseillaise tenue par Julie Andreu a également tenté d’obtenir la délocalisation de l’école pendant la durée des travaux mais sans succès.      

L’arrêt d’un désamiantage sauvage

Par ailleurs, l’Avalé est intervenu en fin de confinement sur un chantier de désamiantage « complètement sauvage » qui se trouvait face à l’école Felix Piat dans le troisième arrondissement. « Les bennes de gravats étaient ouvertes aux quatre vents et la poussière par temps de mistral était phénoménale ». L’association a obtenu à la fois l’arrêt du chantier et les plates excuses de la Mairie.

Une information  à tous les établissements

L’association a aussi envoyé 800 courriers à tous les établissements du département pour les informer sur les dangers de l’amiante via les boites académiques.

Pour l’instant, 15 ont répondu. Ces chiffres décevants sont malheureusement assez similaires à ceux obtenus par l’Adeva Yonne pour une action analogue. 

Plan écoles : une rencontre avec la mairie de Marseille

L’association a été reçue par l’adjoint au maire de Marseille chargé du Plan écoles et du Bâti scolaire.

Nathalie Laclau estime qu’au moins 83% des écoles doivent contenir aujourd’hui de l’amiante si l’on se fie à leur date de construction. Or, seulement cinq écoles sont concernées par le désamiantage dans le Plan écoles, alors que 63 présentent des caractéristiques de construction identiques. Manifestement, le compte n’y est pas !

Aujourd’hui, cette association a développé des compétences importantes en matière d’écoles amiantées et souhaite les mettre au service du réseau de l’Andeva.

Les associations qui se trouvent confrontées à ce type de dossier sont ainsi vivement encouragées à les contacter via le site de l’Andeva.     


Article paru dans le Bulletin de l’Andeva n°67 (janvier 2022)