L’immunothérapie, réservée jusqu’ici aux essais cliniques, devient accessible pour des traitements en routine. 

Un arrêté du 10 février 2022 paru au J.O. précise que l’association du Nivolumab (OPDIVO) et de l’Ipilimumab (YERVOY) «  est indiquée dans le traitement de première ligne des patients adultes atteints de mésothéliome pleural malin (MPM) non résécable ». L’immunothérapie, jusqu’ici réservée aux essais cliniques, devient accessible pour des traitements en routine.

Une avancée très significative

Un long communiqué publié le 17 mars 2022 par l’Intergroupe francophone de cancérologie thoracique  (IFCT) souligne la portée de cette décision : « L’immunothérapie par Nivolumab seul ou associé à l’Ipilimumab dans le traitement du mésothéliome pleural malin est désormais accessible en routine en traitement de première ligne des MPM non résécables, ou en rattrapage, après une chimiothérapie standard par Permetrexed et sels de platine (+/- Bevacizumab).»

Cette remise à jour des recommandations fait suite à un avis rendu par la Haute Autorité de Santé (HAS) en juillet 2021. Elle a été obtenue sur la base des résultats positifs des essais cliniques Checkmate-743 et MAPS-2 dont les résultats ont montré le bénéfice de l’immunothérapie dans le traitement du mésothéliome pleural.

L’association Nivolumab + Ipilimumab a été validée en 2021 par la Food and Drug Administration (FDA) américaine et par l’European Medicines Agency (EMA) comme traitement de première ligne pour les mésothéliomes pleuraux de tous les sous-types histologiques (épithélioïde, sarcomatoïde et mixte).

 


LES PATIENTS ET L’ACCES AUX DROITS

Un problème majeur à résoudre d’urgence

Une assemblée générale de NETMESO par visioconférence a eu lieu le 17 mars dernier. Alain Bobbio y a participé en tant que représentant de l’Andeva. Il a évoqué le problème de la sous-déclaration des maladies professionnelles et du non recours au Fiva.

Il y a environ 1100 nouveaux cas de mésothéliomes chaque année. Le FIVA n’en indemnise que la moitié. Dans un cas sur deux, le Fiva ne reçoit aucune demande.  Beaucoup de personnes reconnues en maladie professionnelle ignorent qu’elles peuvent recevoir une indemnisation complémentaire de leurs préjudices par le Fiva.

Autre chiffre inquiétant : dans un cas sur quatre (27%), la victime et/ou ses ayants droit ne sont indemnisés ni par la Sécurité sociale ni par le Fiva. Pour nombre de veuves, ce non recours aux droits ajoute des difficultés financières évitables aux souffrances de la maladie et du deuil.

Et pourtant le mésothéliome est une maladie spécifique de l’amiante que le médecin a obligation de déclarer à l’ARS. Le tableau 30-D de maladie professionnelle n’impose aucune durée minimum d’exposition et, pour le Fiva, le diagnostic vaut preuve d’exposition.

NETMESO devrait inclure dans son champ d’action non seulement la recherche et les traitements mais aussi le grave problème du non-accès aux droits.


Article paru dans le Bulletin de l'Andeva n°68 (juin 2022)