C’est par hasard qu’une locataire a appris que les marches déglinguées des escaliers de son HLM

contenaient de l’amiante. Il a fallu que les locataires se mobilisent pour que le bailleur sorte de son silence.

"Nous avons alerté le préfet"

Comment la présence d’amiante a-t-elle été connue ?

Patrick : Une locataire cherchait le gardien pour changer une ampoule. Ne l’ayant pas trouvé, elle a téléphoné à Brennus Habitat. L’hôtesse d’accueil lui a répondu que le gardien et la femme de ménage avaient exercé leur droit de retrait depuis deux mois à cause de la présence dans l’escalier d’un revêtement amianté qui se dégradait de plus en plus. « On protège nos salariés, lui a-t-elle expliqué. Ils ne viennent plus... »

Après cette réponse ahurissante, les locataires ont créé un collectif. Ils ont informé l’Agence régionale de Santé (ARS) et ils ont pris contact avec l’Addeva Yonne.

Qu’a fait l’Addeva ?

Nous avions des dalles très dégradées dans six cages d’escalier, un bailleur qui savait tout et n’avait rien dit, un droit de retrait pour le gardien et des locataires qui restent... Il fallait faire quelque chose !

Nous avons écrit au préfet le 21 mars pour l’informer d’une situation de mise en danger d’autrui.

Nous lui avons demandé de faire effectuer des travaux de rénovation, conformément au décret 2002-120 du 30 janvier 2002 (article 2, alinéa 3) sur les obligations du bailleurs qui « doit veiller sur la nature et l’état de conservation et d’entretien des matériaux de construction, des canalisations et des revêtements des logements et des communs, afin de ne présenter aucun risque manifeste pour la santé et la sécurité physique des locataires ».

L’ARS nous a écrit qu’elle ferait une « évaluation du risque afin de déterminer les mesures de gestion à mettre en place ».

Le bailleur a laissé sciemment les locataires en danger sans leur dire. Il leur écrit maintenant qu’il va engager des travaux d’ici fin avril. Il les invite à demander un relogement, l’immeuble étant promis à la démolition. Il veut manifestement faire le moins de frais possible. Des mesures minimum de rafistolage semblent envisagées.

Le collectif et l’association resteront très vigilants.