Vincennes, le 31 mars 2017

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

Amisol : le scandale judiciaire se poursuit !

Alors que deux arrêts de la Cour de cassation avaient cassé les deux premières décisions de non-lieu en faveur du dernier PDG de l’usine d’amiante Amisol à Clermont Ferrand ; cette fois-ci c’est la chambre de l’instruction de la Cour d’Appel de Versailles qui réitère un non-lieu.

C’est un nouveau revers judiciaire scandaleux que la justice inflige aux victimes de l’amiante dans cette « usine mouroir » de Clermont Ferrand où le nombre de morts et de malades de l’amiante se compte par dizaines. La 1ère plainte avec constitution de partie civile dans cette affaire date de 1997 ! L’affaire aurait dû être instruite et jugée depuis longtemps, mais la recherche de responsabilités se heurte une nouvelle fois à l’inertie de l’institution judiciaire.

Pourtant, chez Amisol à Clermont-Ferrand, l’air des ateliers était saturé de fibres d’amiante. Ce matériau cancérogène était manipulé à la fourche. Ces conditions de travail effroyables, dénoncées par l’inspection du travail, ont provoqué une hécatombe.

Pourtant en juin 2016,  l’arrêt de la Cour de cassation avait redonné espoir aux victimes et à leurs associations avec une argumentation simple et solide : elle reprochait alors à la chambre de l’instruction de n’avoir pas recherché si Claude Chopin avait délégué ses pouvoirs à son père et soulignait qu’il ne pouvait s’exonérer de ses responsabilités.

20 ans après la 1ère plainte, les parties civiles vont devoir pour la 3ème fois, se pourvoir en cassation. Un parcours du combattant incompréhensible et inhumain pour des victimes qui ne font que réclamer justice pour leurs deuils et leurs souffrances.

Ce nouvel arrêt confirme une véritable faillite de l’institution judiciaire et rend nécessaire de profondes réformes du Code pénal pour juger les responsables des catastrophes sanitaires.

L’Andeva se bat depuis 20 ans pour que toutes les responsabilités de cette catastrophe sanitaire qui a endeuillé des dizaines de milliers de familles soient recherchées, sans oublier ni les industriels de l’amiante, ni les lobbyistes du CPA (comité permanent amiante), ni les membres de la haute administration et de l’État.

Longtemps après le dépôt des plaintes, de hauts responsables de Latty et d’Eternit sont morts dans leur lit sans avoir été jugés. La Cour de cassation a refusé la mise en examen des hauts responsables de l’industrie, de l’administration et de l’État dans le dossier des victimes de la « vallée de la mort » à Condé-sur-Noireau.  

L’Andeva dénonce ce déni de justice et continue à réclamer que toutes les responsabilités soient recherchées et s’associe aux victimes d’Amisol qui ont décidé de se pourvoir en cassation.